Mur des Lamentations Kotel
Chrétiens et juifs entre le passé et l'avenir

Extrait (p80-87) Chrétiens et Juifs entre le passé et l’avenir, Michel Remaud, Bruxelles, Lessius, 2000
 

CHAPITRE V: ASSUMER L'HÉRITAGE 

Soulignons cependant - cette précision est essentielle - que l'on peut lire des centaines de ces textes patristiques sans y rencontrer la moindre allusion aux Juifs ni à leurs institutions. À la lecture de ces homélies, lettres ou commentaires, il est évident que les Pères ont bien d'autres préoccupations que celles de la controverse avec la synagogue. Mais rien ou presque, dans ces pages, ne vient équilibrer les extraits que l'on vient de citer, et c'est en vain que l'on y chercherait quelque chose de bienveillant, sinon de chaleureux, sur le peuple de la première alliance. Bède le Vénérable explique qu'«Il est beau d'appeler Israël le Serviteur du Seigneur», mais c'est pour préciser aussitôt qu'«il ne s'agit pas ici de la race charnelle d'Abraham, mais de sa race spirituelle1». 

De même, Fauste de Riez, après avoir déclaré dans son commentaire sur les noces de Cana que «le vin de l'ancienne alliance était bon, mais que celui de la nouvelle est meilleur », ajoute immédiatement que «l'ancienne alliance, celle que les Juifs observent, s'évapore dans la lettre2».

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